«Sous Bourguiba (à quelques rares moments exceptionnels pendant sa maladie), comme son successeur, souligne notre analyste, le Président de la République accaparait seul tout le pouvoir exécutif (et mêmes les autres), ne faisant du chef de gouvernement qu’un super ministre. Connaissant les périls de cette concentration des pouvoirs, le Président Mebazâa a eu la sagesse de prendre le recul nécessaire et suffisant, faisant entière confiance au Premier ministre et lui laissant les coudées franches, dans une parfaite symbiose et un respect mutuel. Il assume les fonctions qui sont les siennes et délègue les autres. Il a été le premier à se rendre auprès de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, le 17 mars, puis a laissé le Premier ministre s’y présenter. Il a toujours présidé les réunions du conseil des ministres, tenant à ce que chacun s’y exprime librement, le dernier mot revenant au Premier ministre. C’est ce qui a pu donner aux Tunisiens attentifs un avant-goût de ce que peut être un régime présidentiel aménagé».
Ce mode de fonctionnement a-t-il réussi ? « Malgré ses limites, ses imperfections et sa fragilité, nous n’avons pas pu trouver meilleur, dans les circonstances actuelles, répond notre analyste. Il va falloir attendre la transmission des pouvoirs aux autorités légitimes issues de la volonté du peuple et du verdict des urnes pour en juger», conclut-il. Une chose est certaine : qu’il s’agisse du Président de la République, du Premier ministre, des membres du gouvernement, de leurs proches collaborateurs, comme de la haute administration qui se sont tous impliqués énergiquement dans ce processus de transition, oeuvrant à la réussite des élections, ils ont tous le sentiment du devoir accompli. Peut-être pas une totale réussite, mais l’intime conviction d’avoir agi en leur âme et conscience. Reste à savoir comment les Tunisiens les perçoivent et les apprécient.
Leaders.com.tn
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